Retour aux actualités

Festival musées (em)portables, 3e édition. Interview de Jacqueline Eidelman.

17 octobre 2013

Musees-em-portables_ICONE-WEB_JAUNE
Jacqueline Eidelman est Chef du Département de la politique des publics à la Direction Générale des Patrimoines / Ministère de la Culture et de la Communication.
Elle est directrice de recherche à l’Université, responsable du séminaire doctoral de muséologie de l’École du Louvre, directrice de la collection Musées-Monde à la Documentation Française.

 

Pourquoi avez-vous décidé de participer au festival musées (em)portables ?

Son idée de base colle parfaitement avec les nouvelles pratiques et les nouveaux usages des musées. La pratique de visite n’est pas simplement un parcours par le regard mais également un parcours par le geste. Musées (em)portables cumule les deux aspects en même temps qu’il opère dans la durée de la visite et en transcrit le sens profond pour chacun.

Que pensez-vous qu’il puisse apporter aux visiteurs en général ?

L’élaboration du film, dans l’après-visite, peut les aider à se rendre compte du travail d’interprétation auquel ils se livrent, consciemment ou pas, à le formaliser, à le partager. Ainsi cette activité créative participe à la construction du jugement individuel autant que du jugement collectif : d’une part, elle matérialise la réflexion que mène tout un chacun sur ce qui lui est arrivé, et, d’autre part, c’est une manière simple de s’adresser aux autres parce que le support en est un objet de la vie quotidienne.

Et aux visiteurs de moins de 18 ans puisque c’est la population que vous visez ?

S’adresser aux autres, se parler à soi-même, ne sont pas choses aisées au temps de l’adolescence, à l’orée de l’âge adulte. Partager une expérience complexe comme celle de la visite d’un musée ou d’une exposition, laisser s’exprimer les émotions, s’interroger sur ce qu’on a compris, intégrer cette expérience dans le flux des évènements quotidiens et de ses réflexions sur le sens de la vie… Musées (em)portables, comme par magie, laisse imaginer que c’est pourtant simple.

Et aux directions des publics des musées ?

La prise de vue – films ou photos, via les appareils numériques – fait désormais partie intégrante de la visite. D’abord, elle exprime la relation que tente d’établir chaque individu avec les œuvres de culture. A plus d’un égard, la démarche est créative puisqu’on s’essaye ainsi à ajuster, à affuter,  son regard, à poser un jugement. Ensuite, parce qu’il s’agit le plus souvent d’une visite en compagnie, la prise de vue c’est aussi la mémoire d’une expérience partagée. Enfin, elle contribue à créer une relation d’attachement avec l’institution muséale (ce musée-là, tous les musées) en inscrivant l’expérience filmique dans la série des expériences culturelles fructueuses. Au total, c’est un lien durable, un lien de confiance, qui peut se construire pour autant que le visiteur perçoive qu’il se trouve dans un lieu hospitalier et qu’il peut, lui aussi, à sa mesure, contribuer à la diffusion de la culture en faisant usage de son imagination et en s’essayant à différents modes d’expression. Il a juste à jouer le jeu de l’hospitalité : faire attention aux autres et aux œuvres…

à voir aussi :

La vidéo du Lauréat de la 1ère édition de musées (em)portables.

La vidéo du Lauréat de la 1ère édition de musées (em)portables.

La vidéo du Lauréat de la 2e édition de musées (em)portables.

La vidéo du Lauréat de la 2e édition de musées (em)portables.

Musees-em-portables_MosaiqueFilms

Les vidéos de musées (em)portables.

Musees-em-portables_Prix-2013

La vidéo de la remise des prix, 2e édition.