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Terminus : Palais Royal – Musée du Louvre-Lens, tous les co-créateurs descendent

16 May 2024

A l’image du parcours de l’exposition Mondes souterrains au Louvre-Lens (jusqu’au 22 juillet 2024), le projet Sors de ta grotte s’est achevé dans les couloirs du métro à Paris. Pendant une semaine jusqu’au 22 avril, plusieurs des co-créations des élèves du lycée Condorcet à Lens avec Musair étaient à écouter face aux œuvres en 4×3, dans une station aux couleurs de l’exposition. Ce partenariat du musée avec la RATP a consacré 6 mois d’ateliers d’écriture et porté vers davantage d’oreilles encore les petits bijoux sonores ciselés par les lycéennes sous la direction artistique de Valentine Passemard.

Sors de ta grotte !

« Sors de ta grotte », c’était le nom de code du projet d’écriture en co-création du parcours sonore de l’exposition Mondes souterrains. Le Louvre-Lens a confié à Musair la conception du protocole et l’animation des ateliers, menés d’octobre à mars et embarquant 20 lycéennes depuis le choix des œuvres à commenter, jusqu’à l’écriture, l’arrangement musical et l’enregistrement des capsules sonores.

Oser l’émotion

Cette expérimentation -une première avec cette continuité et cette ampleur pour Musair comme pour le Louvre-Lens et le lycée Condorcet- a dépassé les espérances tant les élèves se sont épanouis dans l’exercice et tant l’écoute des créations provoque d’émotions auprès des publics. L’enjeu était de faire émerger les perceptions et l’expression pour que les adolescents partagent leur ressenti des œuvres avec tous les publics, et pas seulement un public de leur âge. Identifier les sensations, les rapprocher de souvenirs vécus ou d’analogies dans le monde contemporain, percevoir son émotion, oser la partager avec le groupe et l’exprimer avec des mots précis et justes : un travail de regard et d’écriture selon le parti pris de Musair qui a abouti, pour chacun des groupes et chacune des œuvres à des créations personnelles et sensibles qui ne laissent personne indifférent. L’acuité du regard de ces jeunes sur des thèmes aussi variés que le mariage, la maternité ou l’emprisonnement et la torture est saisissante.

Une pédagogie documentée

Partant d’un premier atelier d’initiation jusqu’à l’écriture personnelle et l’enregistrement de leurs textes avec leur voix, le chemin parcouru par chacun des groupes de jeunes en une vingtaine d’heures a été considérable. Les professeurs qui ont libéré les cours pour laisser place aux ateliers ont même constaté l’évolution de l’expression des élèves dans les autres matières. Mime, modelage, visite dans le noir (presque) complet des souterrains du lycée, Musair a multiplié les expériences sensorielles pour développer la créativité. L’ensemble du processus pour les 3 groupes et les 18 ateliers a été documenté, afin d’en conserver la mémoire.

Rencontres artistiques

A l’invitation du musée, les élèves ont enfin partagé le fruit de 6 mois d’implication avec leurs parents et leur famille. Le vernissage de l’exposition leur a également permis de rencontrer les 3 commissaires d’exposition (Alexandre Estaquet-Legrand, Jean-Jacques Terrin, Gautier Verbeke) et d’entendre leur réaction à l’écoute des réalisations. Ce regard à la fois professionnel et artistique sur leur travail et tout ce que les élèves y ont mis de sensibilité n’a pas manqué de déclencher une vague d’émotion et de fierté. Il est à noter que les commissaires ont validé sans retouche toutes les maquettes des créations proposées et reconnu que pour plusieurs des œuvres, le regard des adolescentes avait transformé le leur ! Couronnement enfin du projet, pour les élèves de seconde qui avaient choisi l’œuvre de l’artiste contemporain Rakajoo Sur les quais de Châtelet, c’est du créateur lui-même qu’elles ont entendu le retour plein d’émotion… sur les quais de la station Palais Royal-Musée du Louvre où l’œuvre et la capsule étaient exposées. Une mise en abyme qui vaut bien des cours de Français ou d’Histoire de l’art !